mardi 2 mars 2010

L’école de demain ?

Et l’école de demain, ce sera quoi ? D’abord, il n’y aura plus de salle de classe pour centraliser les cours. Ça coûte trop cher à entretenir et à chauffer ; et tous ces profs à payer, franchement, l’état français aura d’autres façons bien plus lucratives de placer son argent !
Et puisqu’il n’y aura plus de profs, finis les syndicats et les grèves ! Tout le monde sera heureux dans le meilleur des mondes !
L’apprentissage scolaire dorénavant, ce sera à la maison. Comme ça, plus de risque d’agression ou de racket intempestif ! Chaque gamin aura son ordinateur personnel à réalité augmentée, qui projettera à 380° sur les murs de sa chambre les leçons interactives du programme prévu par le ministère de l’Éducation Nationale, diffusé via Internet et chapeauté par une intelligence artificielle. On sera dans l’immersion la plus totale. Rien de tel pour inculquer les connaissances de base à notre progéniture, née avec un joystick dans la main !

Non, je rigole… Enfin j’espère ;-)



(Cette petite vidéo en anglais, pour un aperçu de ce que pourrait bien devenir le monde dans quelques années... C'est magique, et ça fait peur!)

Sachez que le futur est pourtant déjà en marche. Par exemple, le e-learning (traduisez l’apprentissage via Internet) est très en vogue en ce moment, et que les agences web rivalisent d’ingéniosité pour créer de nouvelles formules éducatives.
Désormais, on peut aller à l’université sur Second Life (ou autres mondes virtuels), et pas uniquement pour s’amuser! L’école SL, dont le but est d’apprendre aux nouveaux résidents les bases de la seconde vie, depuis la politesse entre avatars jusqu’à la construction d’œuvres d’art en 3D est l’une des premières expériences immersive du genre, menée bénévolement (en plus).
Rafale Kamachi, que j’ai rencontrée in world, et qui était à l’époque « enseignante » à l’école SL m’expliquait ceci : « Beaucoup de gens ont des problèmes de sociabilisation et d’intégration dans la vraie vie. Sur SL, ils peuvent retrouver un univers qu’ils ont construit, et ça leur permet de retrouver aussi une certaine estime d’eux-mêmes, de s’y affirmer ou de se découvrir des talents qu’ils ne soupçonnaient pas, de mieux gérer leurs difficultés sociales, voire de se réconcilier avec leur vraie vie. »

Pour les universités et les entreprises, qui créent leurs centres de formation en mondes virtuels, l’aspect social tient bien sûr son rôle (encore que ce ne soit pas vraiment le même, puisque là, il s’agit surtout de créer du lien entre les étudiants ou les salariés). Mais le principal atout que font miroiter les prestataires de ces solutions, c’est surtout l’économie de déplacements (des formateurs ou des « élèves », qui peuvent ainsi apprendre depuis chez eux, ou leur bureau habituel), et donc par corollaire, la réduction significative de leur bilan carbone.

Green Washing vous avez dit ? Pas vraiment…

Prenez des grosses boites comme Téléperformance, par exemple. 85 000 emplois à travers le monde… Envoyez-les tous se faire former dans un centre de formation à Paris (au hasard), et calculez la dépense en kérosène brûlé dans l’atmosphère, comparez avec la dépense énergétique pour 7 heures de fonctionnement d’un serveur de chez Linden Lab, et vous aurez vite compris ce qui est le plus rentable pour l’entreprise, et le moins polluant pour la planète…

CQFD !

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