mercredi 2 juin 2010

Culture et éducation : même combat!

Comme chaque année, lorsque le festival théâtre mauléonais Mai en scène se termine, je me sens tout patraque, presque en deuil. Ben oui quoi : c’est déjà fini, et il va encore falloir attendre 365 jours pour s’évader pendant seulement 72 petites heures !
Cette année, la troupe Tokia Théâtre (qui co-organise l’évènement avec la ville de Mauléon depuis 8 ans déjà, quand même), la troupe Tokia, dis-je, nous a bien gâtés ! Elle le faisait déjà d’habitude, mais ce coup-ci, c’était vraiment un bon cru !
Le programme était succulent du début à la fin. J’ai même aimé les spectacles de nouveau cirque (que je boude quasiment à chaque fois), c’est vous dire ! Vraiment, à part des éloges, je n’ai rien à redire sur la qualité de l’affiche ! Le public était lui aussi au rendez-vous, et –il me semble- plus nombreux que les années précédentes…



Non, le problème, comme l’ont annoncé l’administratrice de la troupe Josy Lavoye (lors de la réunion préparatoire des bénévoles), puis le comédien Michel Foucher (par voie radiophonique chez nos confrères de MendiLilia), c’est que ni la commune, ni Tokia ne pourront maintenir à un tel niveau de qualité ce festival pour les années à venir, si les pouvoirs publics ne mettent pas la main à la poche.
Cette huitième édition serait peut-être la dernière ?

Eh oui, la tendance Nationale (je devrais même dire INTERnationale) est à la récession, aux budgets « priorisés » (pas forcément judicieusement, d’ailleurs) et en tout cas très serrés. Et comme d’habitude, les premiers postes à en pâtir sont l’éducation et la culture…
Ben oui, pour nos énarques, mais aussi pour tous ceux qui –localement- voient par le petit bout de la lorgnette (et ils sont encore trop nombreux), l’éducation et surtout la culture ne sont pas immédiatement rentables, en termes de monnaie sonnante et trébuchante. Mais qui a dit, qui a cru que le service public était financièrement rentable ?

Ce n’est pas de retour de pognon, de dividendes, dont il est question, mais de richesse de nos cerveaux, de nourriture spirituelle ! Sans accès à une éducation saine et intelligente, et sans une culture large et diversifiée, nous serions à peine plus évolués que des primates, et seul le crédo « Métro boulot dodo » aurait un sens à nos yeux ! Nous n’aurions aucune référence pour argumenter, expérimenter, découvrir de nouvelles choses, et en créer d’autres. Pour tout vous dire, même BlogaBloga n’existerait pas (et je suis sûr qu’il y en aurait pour trouver ça mieux)!
L’éducation et la culture sont deux choses intrinsèquement liées et essentielles à notre qualité de vie, à notre évolution vers le meilleur, au même titre que la nourriture physique et la chaleur d’un foyer.

L’accès à la culture, tout comme à l’école, devrait être gratuit. On touche au social, à la solidarité de la nation envers son peuple. C’est cela la notion de service public, et c’est à cela que devraient servir nos impôts… Et pas à augmenter les effectifs de flics équipés de Tazers, ni financer des émissions de télé minables, tout en diminuant le nombre d’enseignants et en sucrant les budgets alloués à la culture !
Si les gens étaient mieux éduqués (comprendre aussi « cultivés ») à la base, ils arrêteraient de se taper sur la gueule à longueur de temps, et de jalouser leurs différences au point de –parfois- commettre des crimes abjects et absurdes.

Oui, la culture, et les artistes devraient -à mon sens- être considérés comme d’utilité publique, et de ce fait, leur investissement pour le mieux-vivre de la population devrait être entièrement financé par les instances publiques. Ainsi, les spectacles seraient-ils gratuits (et donc accessibles à toutes les bourses). Et d’ailleurs, j’englobe aussi les bibliothèques municipales dans mon raisonnement ! Faites qu’on m’entende !

Vive mai en Scène, et vive Tokia Théâtre !