mardi 5 janvier 2010

Petite remise de pendules à l'heure...

Je reviens juste de Munich où j’ai passé la Saint Sylvestre entre feux d’artifices, saucisses blanches et bières à gogo. Je n’ai pas encore trouvé le courage de me peser, mais bon… J’ai bien dû prendre 3 bons kilos ! (Mais non, je n’ai pas honte –en tant qu’écolopipo- de m’être empiffré autant que vous sur le dos des plus pauvres !!!)
Donc, Après les excès de bouffe que nous venons de vivre une fois de plus, lors des dernières fêtes de fin d'année, un petit bilan nutritif s'impose, histoire de commencer l'année avec de bonnes résolutions... Alors je vais d'abord vous parler de malbouffe, et en particulier de fastfood!

Avez-vous eu la chance de voir le film documentaire « Supersize Me » du journaliste américain Morgan Spurlock? Si vous êtes « addict » des hamburgers dégoulinants de sauce Mundial, des frites décongelées et grasses d’une huile depuis longtemps périmée, et des milkshakes au bon goût chimique qui filent la diarrhée, ce film va vous guérir définitivement de vos mauvaises habitudes alimentaires !
Que je vous explique : ça raconte l'histoire d'un homme qui décide de se nourrir exclusivement de Macdos pendant un mois complet, tout en enquêtant sur les dommages causés par la « nourriture » gerbissime, prémâchée et prétendument moins chère fabriquée en série dans des conditions parfois inacceptables (à prendre au sens hygiènique et social) par le clown Ronald McDonald (qui n'est pas Jean Lassalle, comme chacun sait)...
Le téméraire bonhomme a pris 11 kilos en 30 jours, a augmenté son taux de cholestérol de 0,65g/l de sang, et il lui a fallu plus d'un an pour retrouver sa santé optimale. Dans le film, les médecins qui le suivent lui demandent à plusieurs reprises d'arrêter l'expérience, au risque d'y laisser sa peau. (Source : wikipedia.org)

=> Si vous n'avez jamais entendu parler de ce film, qui a permis à de nombreuses personnes dans le monde entier d'évaluer les dangers pour la santé des menus MacDonalds et de les boycotter, vous avez sans nul doute entendu parler de la trop médiatique grève de la faim de notre très cher député Lassalle. L'un (le hamburger-frites-coca) comme l'autre (la grève de la faim) sont à déconseiller très fortement...
La réélection de Monsieur Lassalle aussi, d'ailleurs ;-)

Et puisqu'on parle de « grand cinéma », parlons de « We Feed The World », de l'autrichien Erwin Wagenhofer, histoire de relativiser un peu sur notre mode de production/consommation.
« We Feed The world », c'est aussi un reportage, mais sur la pauvreté dans le monde cette fois-ci, démontrée au travers de paradoxes assez abominables : on y parle de surproduction dans les pays occidentaux, qui au lieu d'être redistribuée équitablement est systématiquement détruite (ne rigolez pas, j'ai connu ça en travaillant au rayon frais chez Leclerc à Cognac : tout ce qui était considéré comme invendable – par exemple parce que la date de péremption d'un yaourt était pour le lendemain-, la chef de rayon me le faisait ouvrir et y mettre de l'eau de javel, avant de jeter le produit dans les bennes à ordures... Et laissez-moi vous dire que ça faisait un paquet de bouffe par jour!); on apprend aussi dans le film qu'en Amérique latine, 350 000 hectares de terres agricoles sont employés à la culture du soja, destiné à la nourriture des cheptels des pays européens alors que près d'un quart de la population de ces pays souffre de malnutrition chronique (idée largement reprise par Yann Arthus Bertrand dans son film « Home) ; et que chaque Européen consomme annuellement 10kg de légumes verts, irrigués artificiellement dans le Sud de l'Espagne, et dont la culture provoque des pénuries d'eau locales... (Source : allociné.fr)

=> Pour remédier à tout cela, privilégiez les circuits courts, achetez local (en cela, l’AMAP est un bon compromis), c'est souvent un gage de qualité et au final, c'est beaucoup moins cher qu'au supermarché, qui vous pousse souvent à consommer d'autres trucs dont vous n'auriez pas eu envie en temps normal...
Et n'oublions pas que ce sont aussi les supermarchés, acoquinés avec l’industrie agro-alimentaire qui poussent les agriculteurs à la surproduction, tout en les payant une misère (rappelez-vous la crise du Lait en novembre dernier, mais aussi celle assez récurrente des fraises en été...)

Et je vais terminer ma chronique par un autre reportage, encore plus poignant que les deux premiers : il s'agit du « cauchemar de Darwin », un film d’Hubert Sauper, qui pointe du doigt la mondialisation et ses conséquences. En résumé, la « perche du Nil » -poisson qu'on peut trouver sur les étalages du rayon poissonnerie de tous les supermarchés du coin- a été introduit dans le lac Victoria dans les années 60. Ce poisson s'y est développé au détriment des quelques 200 espèces endémiques du lac, et est exploité localement par de grandes organisations internationales pour la seule table des européens grassouillets -dont nous sommes-.
D'après le film, nous consommerions 60% de la production (en filets dodus), le reste (les carcasses polluées) étant laissé à la « piétaille africaine » qui constitue la main d’œuvre à bas coût idéale pour ces entreprises sans foi ni loi ; tout ceci bien sûr filmé sur fond de pauvreté, sida et violences.
L'auteur suggère que les avions cargos remplis de poisson qui partent en Europe ne reviendraient pas à vide, mais les cales bien remplies d'armes automatiques qui serviraient à alimenter les guérillas locales, permettant de maintenir un état de terreur et d’esclavage permanent… (Source : wikipedia.org)

=> Alors pensez-y bien lorsque vous établissez le menu du vendredi midi : poisson pourquoi pas, mais bannissez la « perche du Nil », car dorénavant, votre assiette aura goût de poudre et de sang humain…

1 commentaire:

  1. Je vois qu'avec tout ça, on n'a pas parlé de cul ce coup ci... ça va pas du tout, ça!
    ;-)

    RépondreSupprimer